Mélissa Didier
MUE
Août 2024
Dans le cadre de l'été culturel, les artistes des Ateliers Vauban présentent, ce dernier vendredi du mois d'Août, la restitution de leur semaine de résidence collective.
Avec Ivan CAROZZ, Ivan CHAVAROCHE, Eli CUMIN, Mélissa DIDIER, Carolina FONSECA, Marie FOLLEA, Mélissa FRANCHINI, Anne-Claire JULLIEN, Céline NOTHEAUX, Lucie PEGEOT, Paul TIBERGHIEN, Superbivouak.
Ça commence par cette grue qui un jour
se fond dans le ciel par un effet de lumière,
le nom du fabricant Potain prend le même bleu que celui du ciel. Les riverain.e.s par un effet de mirage inversé voient les outils du chantier s'effacer, le réel se dissoudre dans le bleu du ciel, la contre-flèche s'évapore et porte le regard vers autre chose.
Ne pas oublier le chantier, ses odeurs, ses bruits, ses mécaniques, les allers et venues des équipes puis le calme de la fin de journée de travail.
[...]
Le mouvement collectif prend, donne le ton à l'expérience, la première mue à l'espace d'exposition non pas symbolique mais bien réelle, ancrée dans le chantier et ses blocs de béton agglomérés.
Quelque chose vue en rêve qui prend une
matérialité puis existe : l'inverse d'un mirage, une prophétie auto-réalisante. Cet agencement d'une boite de maïs et d'un pied de biche dont le mouvement contenu semble dire << Ouvrez-moi par effraction cette boite car on crève de faim ici ! » Que se passe-t-il sous les fenêtres des hôtels de luxe décrépis le long de la riviera? Rêve-t-on toustes du même bleu?
D'où viennent les œuvres? Quoi de plus
prosaïque au monde que la fiente d'un oiseau en ville?
Au petit matin, la boule à facette ne tourne plus, ses reflets festifs arrêtés dans l'espace lacunaire projettent des taches de lumières organisées
[...]
La peau est observée multicolore au
microscope, il semblerait que quelque chose ait bougé, que quelque chose repousse dans la joie, la mue est en cours. Coincé à l'instant T, nous observons encore l'état initial et devions avec ou sans appréhension le suivant doucement englué que nous sommes dans les fluides temporels.
Texte de Céline Notheaux
Photographies Nicolas Waltfaugle








